Articles ‘Se vêtir sans se trahir’

Les noix de lavage ou le vrai faux débat sur les lessives vertes…


Photo : http://resume.trefle.com/

Début juillet sur rue89*, un débat a attiré ma curiosité et à vrai dire m’a un peu stupéfaite… Il s’appelle « noix de lavage contre lessive chimique », comme si la noix était la seule alternative possible aux lessives bourrées de produits de synthèse cancérigènes qui polluent et qui puent (mais souvent, cela va ensemble).

Alors, moi, je le dis d’entrée de jeu et franchement, il y a bien longtemps que j’ai essayé la noix de lavage… et que je l’ai arrêtée aussi. Je ne suis absolument, mais alors absolument pas convaincue de son efficacité, surtout sur les zones en contact avec la transpiration. En clair, en sortant mes t-shirts et autres tops de la machine, ils sentaient encore sous les aisselles ! Certes, j’avais trouvé mes parades et les enduisait à ces endroits-là de savon de marseille, et pour donner à mon linge une odeur agréable, j’ajoutai quelques gouttes d’huile essentielle de géranium… C’était mieux, mais pas top.

En outre, la noix de lavage a aussi l’inconvénient de jaunir le linge blanc. Là encore, on m’avait conseillé l’huile essentielle de térébentine (à ne pas confondre avec l’essence !), et j’ai persisté un temps… Jusqu’à ce que je remarque que le marché de la lessive bio s’était considérablement amélioré et qu’on peut laver vert sans que cela brise les noix.

Il existe maintenant bon nombre de marques qui intègrent des composants naturels d’origine minérale et végétale, biodégradables et, comme dans les cosmétiques bio, s’il y existe encore quelques produits de synthèse, ils sont non-nocifs pour la santé et l’environnement.

Comme pour le transport, et donc le bilan carbone, il est difficile de faire pire que la noix de lavage qui vient d’Inde, voici par exemple l’initiative d’une petite société, Terre d’écologis**, qui compose une lessive à base de savon d’Alep. Celui-ci est fabriqué en Syrie par un artisan selon la méthode traditionnelle au moment où les huiles d’olive sont extraites, soit en novembre. L’élaboration du savon ancestral dure jusqu’en février. Selon les concepteurs : « Il n’y a pas la possibilité en Europe de recréer ce mode de fabrication et cette cuisson si particulière du savon d’Alep »… J’avoue que je n’ai pas de base solide pour les contredire, je me permets donc juste d’émettre un petit doute.

Comme il m’a été donné de tester leur lessive, je peux dire que je la trouve très douce (elle est constituée essentiellement d’huile d’olive et de baies de laurier) et l’odeur est agréable et naturelle. La lessive liquide est plus facile à utiliser que celle en poudre qui doit être diluée avant utilisation. On sent que le tout a été composé avec soin et les concepteurs garantissent un cahier des charges exigeant et respectueux de l’environnement.

Maintenant, c’est vrai que d’autres lessives, comme une lessive à base de composants naturels ou de savon de Marseille, ont l’avantage de pouvoir être entièrement conçues plus proche de chez nous…
A vous de (la)voir !

*article ici

**site de Terre d’écologis

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Des green boutiques… en quelques clics

Si vous avez coutume de faire vos achats sur Internet, il existe un site qui répertorie « les meilleures boutiques en ligne écologiques de France », www.greenboutiques.fr.

Pour ma part, je l’avoue, je suis « old school », car je n’achète quasi-jamais rien à distance. Je me déplace, je tâte, je touche, je sens, puis j’achète.
Mais pour ceux et celles à qui cette tendance facilite la vie, alors effectivement, autant aller sur des sites verts !

Vêtements pour bébé en coton organique, chaussures en matériau recyclé, produits d’entretien pour la maison sans toxique, vous trouverez de tout et tous les liens sur Greenboutiques. C’est un peu le souk ouvert à tous les vents verts ! D’ailleurs l’accueil est un peu comme une maison aux multiples fenêtres qui ouvrent sur autant de marques et d’uni-verts.

Etre écolo, c’est changer de façon de consommer et limiter (naturellement, si, si, c’est possible !) ses besoins. Il est vrai que pour certains, selon l’endroit où ils habitent et leurs insdisponibilités, consommer autrement passe par Internet. Nécessairement. Alors, avant de passer à table, pensez à cliquez sur les adresses sympas, vertes et/ou équitables de Valérie, la meneuse joyeuse du site. Maman qui n’a pas tout son temps, elle partage ses bons plans. Allez voir !


Lien vers Greenboutiques

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Une ligne de lingerie comme un peau-aime…

Sans que ce blog ne tombe dans l’esprit conso car ce n’est pas son but, il est des marques qu’il est bon de mettre en avant pour leur démarche et leur audace. Ainsi, la gamme de lingerie Peau-éthique affiche une tendance bohème et équitable. Et elle met cartes sur table !

En effet, sur le site, tout est détaillé, de la création jusqu’au prix du vente, en passant, bien sûr par la fabrication. Tout commence par le coton… jolie plante qui, après floraison et éclatement de capsules rigides, se couvre de bourres, blanches houpettes soyeuses et fibreuses.

To bio or to be bio ? La question ne se pose pas, tant l’absence de traitement par pesticides profite à la qualité de la fibre et aux gens qui la récoltent… à la main. Le travail se fait ensuite sur place, en Turquie ou en Inde, dans des ateliers de Commerce équitable, d’après les modèles dessinés en France. Bon nombre de photos illustrent cet aspect du travail et j’avoue que cette transparence fait du bien. Quand on y pense, des illustrations transparentes, ça peut sembler un drôle de concept ! Et pourtant… La société projette aussi l’aide à la construction d’une école en Inde.

Indélébile, le coton bio Peau-éthique ? En tout cas, aucun colorant cancérigène ou allergène n’est utilisé. Si c’est pas beau, ça. Tout beau, tout bio.
Quant aux modèles, ils sont plus ou moins bohèmes, chics mais pas chocs. La dernière gamme Caresse de soie est plus habillée… enfin, si on peut dire, puisqu’on parle de sous-vêtements ! La gamme Charme est charmante, et la gamme Elégance, sobre et colorée. J’ai un faible pour ce côté simple et franc. Les prix, eux, n’ont rien de surprenant, et c’est tant mieux.

On l’aura compris, Peau-éthique fait du beau bio, et cette franche franchise touche par son honnêteté joyeuse. J’en veux pour preuve la petite abeille qui bat des ailes sur le site. Sans battre le zèle, je vous encourage à vous déshabiller poétique…


Le site de Peau-éthique

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Des sacs éthiques et organiques… C’est parti !

Au départ, il y a l’envie de créer des sacs respectueux de l’environnement et du travail des gens, et de les rendre « biotiful »… A l’arrivée, il y a des sacs en coton bio plutôt jolis et pratiques. La marque « My biotiful bag » est née.

Le coton bio utilisé est rigide et souple, brut mais pas brutal. Et les sacs sont à la fois sobres et joyeux, grâce à l’imprimé coloré de la marque et à un subtil surlignage des courbes par un ruban de tissu. Les couleurs de teinture et d’impression sont anti-allergènes et non cancérigènes. Elles sont assez variées, du rose (celle que j’ai choisie), en passant par un bleu doux, ou un tendre chocolat… miam !

Côté éthique pas toc, les usines respectent les droits du travail, notamment en exigeant la liberté d’association, la conformité aux lois et réglementations locales, et en interdisant le travail des enfants ou le travail forcé, ainsi que la discrimination. Petit hic un peu dommage : il n’est pas dit sur le site dans quel pays les sacs sont fabriqués.

En plus de la couleur, ces biotiful bag se déclinent en différentes formes, jusqu’à la petite pochette de maquillage, joliment appelée « Make me biofiul ». Beau et bio, c’est la gageure de la marque… on lui souhaite de conquérir des biotiful people !


Lien vers le site My biotiful bag

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Un pressing vert… et pas mûr !


Duramou, le fer à repasser de « Téléchat »…

Comme je devais faire nettoyer à sec une veste qu’on m’avait prêtée, je me suis penchée sur la question du « pressing vert »… « Quand même, ça doit faire longtemps que ça existe à Paris ! », me suis-je dit naïvement. Eh bien que nenni. Et croyez-le ou non, c’est pas gagné !

En quelques clics sur Internet, j’étais déjà au coeur du problème : tout le monde s’accorde pour dire que le perchloroéthylène (à vos souhaits !), solvant le plus utilisé, est toxique. En revanche les alternatives ne sont pas si évidentes à trouver…

Pour l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), le perchloroéthylène est un produit hautement toxique pour l’environnement et les milieux aquatiques, cancérigène probable pour l’homme (CIRC, 1995), irritant des voies respiratoires et neurotoxique. En janvier 2007, l’état de Californie a voté un retrait progressif des machines de nettoyage à sec au perchloroéthylène à l’horizon 2020… Schwarzenegger, Terminator de l’écologie, je vous dis !

En France, comme d’habitude, c’est moins évident. Nathalie Kosciusko-Morizet avait pointé du doigt le perchlo et prévenu que les contrôles allaient se renforcer. Aujourd’hui, on n’est pas plus avancé. Pour la suite, il faudra repasser !

Quelles alternatives, alors ?
Le nettoyage au CO2 liquide, développé en 1994 en collaboration avec l’Agence pour l’Environnement Américaine (EPA), permet d’utiliser le CO2 des émissions industrielles et agricoles dans un détergent très efficace et non-toxique, mais est encore cher… et surtout n’est pas développée en France. C’est pourtant alléchant comme chaîne de recyclage !

Le « Wet Cleaning » (traduit au Canada par « nettoyage multitraitement ») est une technique de blanchissage sophistiquée qui utilise de l’eau (trop ?) et des détergents biodégradables dans des machines à laver informatisées. Une blanchisserie moderne, en somme, qui mobilise de nombreuses mains. A Chicago, dans une banlieue sinistrée par le chômage, un projet pilote impliquant la ville et les organismes sociaux de réinsertion a ouvert un Wet Cleaning pour réinséré les mères célibataires et autres populations paupérisées. Une idée pas pauvre, mais qui n’existe pas chez nous.

Enfin, le procédé GreenEarth s’est beaucoup développé et existe aussi en France… mais porte à polémique. Il utilise le siloxane, solvant nouvelle génération composé de silicone, produit dérivé de la pétrochimie. Sans odeur, il ne produirait pas de vapeurs toxiques et détacherait tout tissu, selon ses concepteurs. Cependant, ni l’Agence de l’Environnement Américaine (EPA) ni la Coalition pour l’Air Propre (Coalition for Clean Air) n’ont encore accordé de label vert à la technologie GreenEarth.
Et pour cause… C’est actuellement le sujet d’une étude pour décider de son interdiction totale au Canada, car le GreenEarth a été identifié comme polluant aquatique et terrestre ! En outre, comme un bonheur ne vient jamais seul, il est supçonné d’être cause de cancer aux USA. Et les déchets de ce procédé sont traités comme toxique au Canada.

Je me suis crue soulagée quand j’ai vu qu’il existait un nouveau type de machine à laver, IPURA, qui consomme peu d’eau et d’électricité et permet de laver tout textile. Mais peu sont installées en France, aucune à Paris pour l’instant. Et certains disent que ce système utilisant de l’hydrocarbeur, son inflammabilité mettrait en question la sécurité du personnel et des résidents alentour…

Y a de l’eau dans le gaz, donc, et aucune alternative ne semble vraiment convaincante pour l’instant ! La mort dans l’âme, j’ai donc apporté la veste au pressing du coin de la rue et l’ai fait nettoyer en étant consciente que les méthodes utilisées ne seraient pas écolos du tout.

Et je n’ai pas eu le choix, puisque dans ce secteur les méthodes vertes ne sont pas mûres !


sources dans cet article et surtout dans la discussion attenante

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