La Chine a le vent en poupe

Et si la Chine, qui n’était bizarrement pas directement concernée (en tant que « pays émergent ») par les accords de Kyoto, d’un coup, d’un seul, prenait une décision bien sentie, et nous mettait tous KO quant aux émissions de CO2… Et si la Chine faisait fi des remontrances des Occidentaux en faisant mieux qu’eux ? Et si la Chine, en somme, nous « niquait » ?

Ca vous ferait rire ? Eh bien, tenez-vous bien, car il semble que ce soit possible. Un rapport d’experts chinois et américains, publié le 10 septembre dans « Nature », fait état ce que coûterait le remplacement de l’énergie fossile (la Chine utilise actuellement des centrales électriques au charbon), par l’énergie… éolienne.

Et la nouvelle donne des ailes, même si la création d’un réseau d’éoliennes occuperait 0,5 million de kilomètres carrés, soit quand même la superficie de la France ! Mais pour la Chine, cela est envisageable. Et le coût ? Il se chiffrerait à quelques 900 milliards de dollars (617 milliards d’euros) sur les vingt prochaines années. Ce montant n’est pas non plus exorbitant, au regard du poids de l’économie chinoise.

Et pourtant, ça déménagerait ! Ce réseau de turbines éoliennes tournant à seulement 20 % de ses capacités pourrait produire jusqu’à 24,7 pétawatts/heure (1 pétawatt est égal à 1 million de milliards de watts), ce qui correspond, selon les experts, aux besoins de la Chine d’ici à 2030 et à sept fois la consommation électrique actuelle du pays.

Loin de ne brasser que du vent en théorie, depuis 2005, les autorités chinoises encouragent le développement des énergies renouvelables, surtout éoliennes, en offrant notamment un régime fiscal favorable. De plus, Pékin a mis en place un système d’adjudications qui garantit une rentabilité raisonnable pour les grands projets de production d’énergie éolienne. La Chine est actuellement le deuxième producteur d’énergie éolienne derrière les Etats-Unis.

Pour les auteurs de l’étude, un éventuel passage à ce système d’éoliennes diminuerait considérablement les émissions de gaz à effet de serre de la Chine, qui est actuellement le plus grand émetteur de C02 mondial. Au lieu de quoi, si elle continuait au régime charbon, il y aurait un accroissement potentiel de 3,5 gigatonnes d’émissions de C02 par an.

Vous me pardonnerez cette fin, mais je ne peux pas m’en empêcher, rapport à la mort de Patrick Swayze il y a quelques jours (qui, je l’avoue, comme bien des adolescentes, m’a fait fantasmer dans ma prime jeunesse dans « Dirty Dancing ») : la Chine, « she’s like the wind ».

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