Nouvel An… Vertes et pas mûres…


Photo : www.banlieusardises.com

C’est une histoire banale… Une histoire de conversation volée dans le métro… Un peu mais pas trop, car je rêve de rêver la suite…

Elles discutent dans mon dos. Leur âge m’est égal, leur responsabilité est de tous les instants face à un monde en péril. Elles discutent mascara, puériles. Morceaux choisis, sûrement un peu ajustés mais pas trop.

 » J’ai une drôle de tête aujourd’hui, quand même…

– Ben… T’es maquillée, pourtant.

– Ben… Ouais… Ah mais, c’est ça !

– Quoi ?

– J’ai pas mis mon mascara Dior !

– Ah, j’adore ! T’as du mascara Dior ?

– Ben ouais, depuis longtemps. J’ai du Guerlain aussi.

– Ouais, ça je savais. Mais Dior ! Quand je pense que moi, j’ai des mascaras pas chers…

– (faussement ironique) Mais toi et moi n’avons pas les mêmes valeurs !

– (faussement amusée) C’est sûr… Nous n’avons pas les mêmes valeurs… »

Elles rient et parlent ensuite de leur réveillon du 31.

Que dire ? Rien. Et pourtant… J’ai envie de chanter « Réveillez-vous ! » de Keny Arkana à pleins poumons… De leur matraquer que ce qui compte, ce n’est pas la marque, mais ce qu’il y a dedans ! Que plus on monte en gamme, plus le nombre de composants nocifs augmente, que ce qu’on paie, c’est la marque, la pub et la comédienne qui l’a faite, mais qui, jamais au grand jamais ne se tartinerait de la-dite crème, parce qu’elle le vaut bien, qu’il est temps de se préoccuper de ce qu’il y a derrière les lumières de la rampe…
Je rampe… Je rame. J’étouffe presque une larme. De tristesse ? De rire ? Je ne sais plus. Clown triste, je réajuste mon nez rouge et aspire une lampée d’air. Sous les lampes néonnes du métro, j’erre. Je suis sortie à cette station, éphémère. Je change de rame. En station debout, je me laisse porter par la houle du wagon, du vague à l’âme. Je pense encore aux paroles de Keny Arkana « Changer le monde, commence par se changer soi-même ».

C’est sûr. Même si j’aimerais, même si je voulais… Je ne changerais pas le monde. Je ne changerais personne. Que je m’occupe de moi, de ce que je peux faire et ce sera déjà pas mal. Le sourire me revient : la liberté, c’est bien de jouir de la sienne jusque là où commence celle de l’autre. J’ajouterais simplement que dans « l’autre », il y a la Terre aussi. Eh ouais, bêtement. Plus que jamais la Terre est allégorie. Et plus que jamais aussi elle préfère quand on rit. Franchement. Et l’esprit ouvert. En route vers 2010, via 2009, je dis donc : « Ouvrons-nous ! Ouvrons la verte voie vers un monde plus gai. »
Bonne année Patchamama.

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