Sapins pas sains et autres seins


Photo : www.petitpepinieriste.fr

On est en décembre et ça commence à sentir le sapin… A moins que ce ne soit le roussi du feu de joie qu’on essaie d’entretenir au forum du gouvernement. On enferme les SDF de force, pendant que l’ONF force le respect… des forêts.
Alors, question à trois aiguilles : on prend un sapin pour Noël ou pas ?

Il est souvent cultivé pour l’occasion, donc ne participe au déshabillement des forêts. Et le sapin naturel a meilleur mine que le sapin artificiel, qui génère de la pollution au moment de la fabrication et du transport. Et en outre, il a une durée de vie limitée. Il vous tire vite une sale gueule. Délit de faciès du sapin en plastique, donc.

Reste à tirer à pile ou face où trouver un sapin garanti naturel en France. Car si c’est pour que les pesticides rayonnent plus dans le salon que la lueur des guirlandes, ça vaut pas le coup de jouer. Sarko a de la chance : il s’est fait offrir le sien, sans même l’avoir cherché. Il trône dans la cour de l’Elysée, comme une relique du Grenelle de l’environnement… Mais l’Association française du sapin de Noël naturel, auteur du cadeau, n’a pas exactement pin sur rue n’importe où et notamment pas à Paris.

Greenpeace conseille de faire l’acquisition d’un sapin FSC. C’est bien joli, mais en France, on n’en trouve pas ! Il faut aller en Suisse ! Et après, on dit que les Suisses sont lents…

Quant à Ikea, l’enseigne suédoise, elle reprend les sapins après utilisation pour les transformer en composte et reverser 1 euro à l’ONF. La solution n’est pas bête, mais la multiplication des transports en voiture occasionnés par l’opération ne transporte pas de joie verte.

N’est-t-il donc pas possible, en France, d’acheter près de chez soi un sapin sans engrais ni pesticide et le ramener ensuite, près de chez soi toujours, afin qu’il soit recyclé, composté, décomposé, que sais-je ? A Paris, certains parcs et espaces verts prévoient un espace de stockage des sapins utilisés pour s’en occuper en même temps que le reste du parc. Pratique.

Reste que je ne sais toujours pas où acheter mon sapin… Si c’est pas sain, ça sert à rien. Alors, à quel saint se vouer en ce mois de faits d’hiver ? Et d’où vient cette tradition, justement ? Vers le Moyen Age on décorait les sapins avec des pommes, pour rappeler l’arbre du Paradis. Peu à peu, apparemment, les pommes ont été remplacées par des boules.

Alors que j’avais les boules, et que nous abordions une discussion sur d’autres seins, pragmatique, une copine me dit comme ça : « En fait, on fait toutes du 90B, mais c’est la façon de remplir les bonnets qui change. » J’ai trouvé ça percutant, tant la métaphore peut englober de rondes réalités.

Alors, au lieu de me piquer aux incohérences sapines, c’est décidé, je mets mon bonnet… sur ma tête, et je sors affronter le froid !

Et rien ne me sapera le moral.

Share Button