Quand Total dit Schiste à la loi


Une autre forme de gaz… dans l’univers

Ca se passait mardi, en France, à Paris. Et évidemment il s’agit encore d’un gros enjeu, prenez les paris.
Alors qu’il y a (esquisse de) débat sur le nucléaire, les gros industriels se disent « Schiste, mais c’est qu’on a pas encore exploité le gaz présent dans les roches sous terre. Faisons donc péter tout ça ! »
Nouvel Eden financier pour les uns (toujours les mêmes), enfer pour les autres (toujours les mêmes), la fièvre gazeuse touche les Etats-Unis.

Et en France ?
L’extraction du gaz de schiste par fracture hydraulique est interdite par la loi chez nous.Loi toute récente, car a été adoptée en juin, mais loi quand même.

Fracture ?
La fracture hydraulique consiste à faire exploser la roche où est contenu le gaz avec des mètres cube d’eau sous pression, agrémentée de 400 à 500 produits chimiques. Rien que ça. Un joyeux cocktail qu’on insinue dans les veines de la Terre, des fois qu’elle n’en aurait pas encore assez…et qui se retrouve après en bonne partie dans les nappes phréatiques et aux robinets des con-sommateurs.

L’illusion est totale.
Ces désastreux constats n’empêchent pas les gros lobbys d’ouvrir les vannes. Car voilà que sous la houlette de Total et des lobbys gaziers et pétroliers, une conférence a été organisée ce mardi 17 janvier par un député UMP à l’adresse de M. Fillon pour revoir la loi.
Les puissants voudraient nous faire croire qu’on n’a pas le choix. C’est quand ils commencent à parler de long terme que j’ai envie de rire… enfin presque. La bêtise, énergie renouvelable ?

Les eaux parlent
Eaux miroirs, eaux purifiantes, eaux de vie… Pas vraiment. Aux Etats-Unis et au Québec, voilà bien des années que les eaux sont polluées par les produits chimiques et toxiques utilisés pour faire péter la roche de schiste.
Il y a du gaz dans l’eau. Au sens propre. Le documentaire Gasland montre un homme qui en ouvrant son lavabo peut mettre le feu à du gaz qui se trouve là… Sympa !

La pression monte
Ainsi au Québec, dans la vallée de Saint-Laurent 20 000 propriétaires ont interdit aux industriels du gaz de schiste l’accès à leur terrain.
Et en Bulgarie, samedi des milliers de jeunes défilaient à Sofia dans la rue pour protester contre l’exploitation accordée à Chevron en juin. Ils criaient : « Non au gaz de schiste, oui à la nature » ! Naturellement, la loi a été abrogée mercredi…

Schiste alors, marre du gaz !
Le collectif ardéchois « Stop au gaz de schiste », est monté mardi à Paris, accompagné de citoyens du Var et de la Drôme qui ont été rejoints par des Parisiens, ainsi que par des Polonais et des Bulgares. La contre-manifestation s’est faite sur l’initiative de No Fracking France (to frack veut dire exploser par fracture hydraulique).
Jean-François Lalfert, qui en porte-parole du collectif fait bien l’affaire, s’est d’ailleurs insurgé contre l’explosion rocheuse dans la région du Cern. Car il s’y trouve une centrale nucléaire. Or le terrain est sismique, c’est là qu’est le hic.

Quand on vous dit que le serpent se mord la queue !

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