OGM, semences : comment l’Europe veut nous (sup)planter

Les derniers rebondissements de la série « L’enjeu du vivant, les semences » sont croustillants et variés.

D’abord, la Cour de Justice Européenne, un des personnages centraux du soap, affûte sa vengeance.

Elle a trouvé le moyen de casser la clause de sauvegarde française qui permettait de suspendre l’autorisation de commercialiser les semences de maïs OGM MON810 en France.
Elle a en effet estimé que la France s’était trompée de fondement juridique en évoquant des « risques sérieux pour l’environnement » (dissémination, apparition de résistances sur les ravageurs cibles, effets sur la faune non cible).

Forte de son pouvoir, elle a réussi à faire fi du principe de précaution inscrit dans la Constitution française.
Et des fait et études qui viennent sans cesse prouver le manque d’honnêteté de ceux qui veulent vendre leurs OGM (comme l’amarante américaine devenue résistante aux pesticides en intégrant le gêne muté résistant au round-up, ce qui est supposé impossible).

Nous, les figurants de la série, ceux qui accessoirement représentent le peuple, on nous prend vraiment pour des comptes et c’est fatiguant.
Oui, car les personnages influents du scénario sont les grosses multinationales qui arrivent à manipuler la Cour de Justice Européenne et sa soeur, la Commission. Pour faire des gens des numéros. Pour faire du chiffre.

Alors on se surprend à attendre l’épisode suivant, et on n’a plus qu’à espérer que le gouvernement, représenté par l’actrice NKM, tienne parole en oeuvrant pour trouver de nouveaux fondements à la clause de sauvegarde et continuer à interdire la culture d’OGM en France.
Et pour les (et se) faire respecter.

Car voilà que la Commission européenne dégaine sur les graines. Auto-produites.
Entendez celles que tout un chacun et surtout les agriculteurs peuvent récupérer de la plante qu’ils ont cultivée.

Je vous la fais courte : il serait normal d’acheter une graine plutôt que de la récolter naturellement. Et cela dans l’unique optique de nourrir le monde et faciliter les choses ! Et cela sans aucune intention d’affaiblir la biodiversité !
Si vous ne savez pas ce que c’est que de prêcher par l’absurde, voilà une belle démonstration*…

Enfin, la Cour de Justice Européenne s’emmêle avec le miel.
Car en septembre elle avait décidé que du miel contenant du pollen de maïs OGM MON 810 ne pouvait être commercialisé faute d’autorisation de ce pollen dans le miel.
Or, les apiculteurs qui ont leurs ruches à proximité des champs d’OGM en retrouvent des traces dans leur nectar, c’est logique.

Alors d’un côté, on nous dit que les OGM ne sont pas un problème et de l’autre on interdit du miel qui contient du pollen de maïs OGM MON810 s’il ne passe pas par la procédure d’autorisation spéciale produits OGM. Parfois les auteurs semblent s’embrouiller.

Dois-je le rappeler ? Einstein disait que « Si l’abeille disparaissait, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre »…
Ca fait un peu froid dans le dos, même si apparemment les gens aiment le suspens.

Mais pour que la série puisse connaître un jour un Happy end, pour les abeilles et pour nous, il faut continuer à dire non aux OGM !

Pétition pour la sauvegarde des abeilles : www.ogm-abeille.org
*lire l’analyse de Pierre Rabhi dans Libération

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