Wwoof wwoof


Photo : Aurélie D.

Non, je ne me mets pas à aboyer, rassurez-vous.
Je veux juste raconter un peu ce que j’ai fait cette dernière semaine et qui explique que je me sois éloignée de mon ordinateur en délaissant quelque peu La touffe verte.

De mise au vert il s’agit bien car je suis partie à la campagne… faire du wwoofing.
Pour ceux qui ne seraient pas encore familiers avec cet anglicisme, sachez qu’il vient de l’acronyme WWOOF qui voulait dire d’abord Working Weekends On Organic Farms.
Cette pratique née en Angleterre permettait à des travailleurs citadins de s’évader le temps d’un week-end pour prêter main forte dans des fermes du Sussex.

Ensuite, le terme et la pratique ont évolué pour devenir Willing Workers On Organic Farms (travailleurs volontaires dans les fermes bios) puis World-Wide Opportunities on Organic Farms (opportunités mondiales de travail en ferme bio).
En fait avec cette dernière appellation on pourrait même écrire WWOOOF ! Mais tant va la cruche à l’O qu’à la fin elle se brise.

Le WWOOFer, donc celui qui se porte volontaire pour une telle mission, a la ferme intention de travailler en ferme bio. Mais le terme « travail » pose un problème de législation et d’interprétation, donc disons que l’idée se rapproche du bénévolat.

Normalement le deal est le suivant : en échange du gîte et du couvert, une partie de la journée du Wwoofer est consacrée aux travaux de la ferme, l’autre au temps libre qui lui permet de se sentir « en vacances ».
Cela a bien été le cas pour moi, la ferme où j’étais (avec une copine) pratiquant des horaires souples et surtout nous demandant seulement 4h de travail par jour.

Cela s’organisait autour de la cueillette de légumes et fruits : courgettes vertes, jaunes, rondes, aubergines brillantes et mauves, tomates coeur de boeuf ou cornues des Landes, concombre masqué, salades feuilles de chêne, batavia ou laitue, fraises rouges et juteuses (cherchez l’intrus)…

Quant aux haricots, s’échiner sous le cagnard pour les détacher de leur plants m’a fait réaliser pourquoi ceux-ci sont vendus si cher. J’ai com-prix ce qu’on trouve au haricot fin !
Qui une fois dans l’assiette et dans la bouche fond, ç’en est un vrai régal… de quoi en faire une chanson, tiens.

« Il était mûr, il était beau

Il sentait bon le légume chaud

Mon haricot vert… »


Une fraise déjà mûre pousse, « jumelle » d’une autre encore verte…

Ramassage aussi de pommes de terre et d’oeufs bio de chez bio : les poules mangent, en plus de leur grain (bio aussi of course) les légumes un peu abîmés et adorent ça. Tu m’étonnes ! Après quoi leurs oeufs sont magnifiques et ont un petit goût sucré.

Je me suis sentie très citadine face aux poules couveuses car je trouvais ça impressionnant d’aller sous elles chercher les oeufs. Sous ailes, elles chauffent jalousement la ponte du jour, la leur ou celle des autres (elles ne sont pas chauvines de l’oeuf), et n’aiment pas trop qu’on vienne leur enlever.
Quelques coups de bec nous le signifient mais elles se laissent faire quand même.

On n’a rien sans rien dans la nature et il est capital de suivre les cycles de production. On est dépendant du climat évidemment.
Et si les fenouils ont été un peu gâtés par les pluies, la plupart des légumes gorgés de soleil et arrosés de précipitations ont poussé vaillamment, voire avec précipitation. C’était le cas des salades, à ne pas trop laisser monter !

Bref, j’ai aimé approcher ainsi le maraîchage, même si en une semaine je n’ai eu qu’un aperçu. D’aucuns conseillent de faire au moins deux semaines, voire un mois, mais c’est à chacun de sentir ce qui lui convient.
Toutes les fermes ne travaillent pas sur les mêmes produits ni sur les mêmes rythmes.
Là où j’étais, c’était très cool, mais une wwoofeuse autrichienne arrivée quand je partais sortait d’un site où elle avait été exploitée du matin au soir.

Quant à moi, j’ai pu, en plus voir la mer et en profiter pour faire des balades et des baignades… le pied !
Les côtes atlantiques sont très belles dans ce coin et j’en ai pris plein la vue et les narines.

Pour devenir Wwoofer, il faut s’inscrire sur les sites (nationaux) et moyennant une vingtaine d’euros environ, on a accès aux coordonnées des agriculteurs inscrits. Après les choses se traitent directement, de Wwoofer à hôte.

Outre les poules, dans la ferme, il y avait des chattes et des chatons, des boucs et des moutons, des chats et bien sûr des chiennes…
Wwoof wwoof disaient-elles !

Le site de Wwoof France
Liste des sites de Wwoof nationaux

Share Button