En l’air

J’ai passé mardi soir une nuit atypique. Dans le vert, c’est sûr, mais surtout… en l’air !
Mais n’allez point croire que j’ai l’intention de vous raconter mon intimité ni que je suis complètement perchée.

Encore que si, perchée, je l’étais justement, mais dans un vrai vieux trois fois centenaire : un respectable en même temps qu’un réceptacle.
Mais oui, vous l’avez : j’ai dormi lovée dans les bras d’un chêne.
Enfin presque… Puisque j’étais dans une cabane toute de bois faite arrimée solidement à l’arbre par un ingénieux système de câbles.
Et de là-haut… la vie est nature, la vie est belle !

Les cabanes dans les arbres, ça se fait de plus en plus et ça faisait un moment que j’avais envie d’en tester une, de plus en plus.
Jusqu’à mardi où je l’ai fait !

Et mérité en plus, car avant de poser le pied dans la cabane, il faut grimper.
Assurée par un baudrier fixer à un curseur il m’a fallu gravir les 24 barreaux d’une échelle de corde et de gourdins avant de découvrir la charmante maisonnée qui allait nous accueillir.
C’est facile, je vous rassure. Gentiment sportif et hautement stimulant.

Arrivée en haut, j’ai eu la surprise de sentir la construction bouger sous mes pas, réagir, craquer. Pas le moment de craquer pourtant, il fallait savourer !
Un repas hissé dans un joli panier par une poulie nous a bien fait commencer la soirée. J’avais prévu une bouteille de vin pour agrémenter le tout, la maison qui nous recevait ne fournissant qu’une bouteille de cidre (bio et très bon).

Ceci n’est évidemment pas un appel à la surconsommation d’alcool, d’ailleurs j’avais été prévoyante et avais prévu un bouchon de liège ornée de plastique pour bien fermer le reste de la bouteille de vin qu’on ne s’est pas sifflée totalement.
Et après une nuit à écouter les sons de la cabane, les souffles de l’arbre et les grattements d’animaux, j’ai été sifflée de voir que le-dit bouchon avait disparu ! La bouteille et son contenu n’avaient pas bougé pourtant… Un écureuil a dû vouloir ajouter ce drôle de truc à sa collection, je ne vois pas d’autre explication !

Malheureusement je n’ai pas pu le voir car le froid de la nuit nous a obligés à nous tasser à l’intérieur, en portant laines polaires sous sacs de couchage plus couette (fournie).
C’est que la cabane est en forêt, à la lisière mais en forêt quand même. Et comme l’été peine à s’installer… glagla !

Mais de devoir passer la nuit à l’intérieur n’a pas sonné le glas de l’aventure… restait le plaisir d’écouter, comme je l’ai dit.
Et de se lever le matin dans cet insolite lit d’arbre. Et de prendre son thé sur la terrasse ensoleillée dans le bruissement des feuilles.

La vue plongeante sur le bois, les chevaux et le potager bio de la propriété est rassérénante.
La forêt est celle du château de Graville, à Vernou-la-Celle-sur-Seine, en Seine et Marne.
L’endroit est chouette et l’organisation bien ficelée : après avoir signé les indispensables papiers de décharge, on enfile son baudrier (ou pas, certaines cabanes ne le nécessitent pas) et on est très indépendant, ce qui est appréciable.

Je garde la satisfaction globale d’avoir passé un moment hors du temps si près de la cime… Le film, c’était « Des arbres et des cieux » !

Trouver une cabane en France : la Cabane en l’air
Site du Château de Graville qui fait des promos en semaine pour l’été

Share Button